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    Haïti en marche…<o:p></o:p>

    Novembre 2009<o:p></o:p>

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    Ne vous détrompez pas !! Ce titre ne veut pas dire qu’Haïti fonctionne, mais… qu’il est possible de découvrir ce magnifique pays par la marche.<o:p></o:p>

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    Souvent trop bercé par le bruit des machines (traduit : voitures), la pollution de ces chers pots d’échappement, la frénésie de la vie en capitale, la chaleur constante et irrespirable, les bruits de la ville qui montre qu’elle continue à vivre… Les blancs (traduit : étrangers) sont dans l’obligation de s’évader, prendre le grand air, profiter de ce que peut nous offrir ce pays, ne serait-ce qu’un week end…<o:p></o:p>

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    Alors, après un long moment d’absence de bon temps, nous avons décidé d’entreprendre LA marche que tous (ou presque) les blancs ont entrepris ici. A savoir, Port-au-Prince – Furcy – Seguin – Marigot – Jacmel.<o:p></o:p>

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    Après une longue soirée légèrement alcoolisée dans la semaine, avec mes amis randonneurs, nous avons terminé l’organisation de ce périple…<o:p></o:p>

    Départ samedi matin 5hr… <o:p></o:p>

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    5hr… enfin à l’heure haïtienne… Philippe nous a rejoins dans notre charmante maison, pour un changement de voiture. Et puis direction le bas de la ville pour aller chercher le mécano des scouts, zocolé. (Zocolé étant son surnom… Pour la petite histoire… Il vient du fin fond des mornes dans le nord du pays. Et quand à 18 ans, il est arrivé à Port au Prince, ce jeune homme était d’une maigreur sans précédent… D’ou son surnom zo colé ak po (traduit : les os sont collés à la peau). Pas mal non ?!?!).<o:p></o:p>

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    On entame donc tous les 4, Philippe, Anne Sophie (ma colocataire), Zocolé et moi, la route pour monter dans les mornes. Dès bon matin, on arrive à 7hr à Furcy, après le passage d’une longue route chaotique. Zocolé repars avec la voiture, on arme nos sacs sur le dos et la rando commence…<o:p></o:p>

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    Nous partons, avec des décors à couper le souffle, tout est grandiose, avec ces mornes qui se chevauchent, ces cultures à même les parois pentues, ces petits espaces de verts malgré l’absence d’arbres. L’odeur est parfumé de pin et d’eucalyptus, avec une légère humidité propre à la fraîcheur des mornes. Tout ici respire la tranquillité et la sérénité…<o:p></o:p>

    Les haïtiens regardent interloqués ces blancs en train de se préparer. <o:p></o:p>

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    Encore frais et pas trop fatigué, les discussions fusent. Nous sommes tous complètement excités à l’idée de faire cette rando, de voir du vert et respirer le grand air !!<o:p></o:p>

    Nous commençons à arpenter les mornes, ces petits chemins sur les crêtes, ces courts arrêts pour profiter de ces montagnes grandioses, à perte de vue. L’instant est magique. Le silence est omniprésent. Même la chaleur du levé du jour est agréable pendant que le vent nous caresse gentiment.<o:p></o:p>

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    Il est encore tôt et la chaleur se fait discrète… Et la marche continue. Un haïtien, faisant le même trajet que nous, c’est plus ou moins auto-proclamé guide. Il nous suit et entame une longue discussion avec Anne-Sophie. Pendant que « les mecs » refont le monde à leur façon. Simple et réfléchi (un peu vantard, non ???).<o:p></o:p>

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    De courtes pauses parsèment notre parcours. Juste le temps d’admirer la profondeur du paysage. Ces mornes immenses à perte de vue, qui nous offre un spectacle impressionnant. Les arbres peuvent se compter à l’œil nu, les champs font penser aux cultures asiatiques, mais les passants haïtiens nous rappèlent à chaque instant où nous sommes…<o:p></o:p>

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    Le chemin monte, descend, remonte puis redescend, nous marchons à notre rythme. Suivre ces haïtiens seraient un véritable suicide. Les mornes sont leurs terrains de prédilection. De vrais chamois. Armé d’une simple paire de claquette, les mollets tendus, avec des charges impressionnantes sur leurs têtes, ils nous dépassent tout en sourire, avec un « bonjou » en terme de reconnaissance. Et nous les voyons au loin arpenter ces pentes, et continuer leurs chemins…<o:p></o:p>

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    La vie est partout dans ce pays, les habitants se contentent quotidiennement d’acheminer leur maigre pitance vers la ville où les petits endroits de marché qui se créer sur la ballade. Les paroles de ces femmes se perdent dans la grandeur des montagnes. Tantôt du bruit, agréable, étouffé. Tantôt un silence de plomb. <o:p></o:p>

    L’impression d’être seul, mais nous ne le sommes jamais…<o:p></o:p>

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    Après quelques heures de marche. Un impression que l’heure avance, en faite, non… Le levé aux aurores fait qu’il nous ait difficile d’imaginer quelle heure il est. On décide alors de s’accorder une courte pause. Assis, sur le bord du chemin. Les pieds presque dans le vide, on contemple, on profite, on discute. Avant de se faire alpaguer par une tripoter d’Haïtiennes… Dans mes mœurs. Les blancs sont là, alors les haïtiens s’agglutinent. Pour voir ces étranges personnages, d’une couleurs presque inconnu, parlant un langage incompréhensible… Bizarre ces êtres humains ???

    Une courte explication, aider par un vieux haïtien, pour leur faire comprendre que l’on recherche simplement du calme et que NON !! On a ni argent ni nourriture !!!<o:p></o:p>

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    L’ambiance est sereine dans ces mornes, les gens sont souriants et malgré leur envie de grappiller quelques choses de nos jolis sac à dos, ils sont des plus agréables.<o:p></o:p>

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    Et le chemin continue, seul cette fois-ci, nous avons gentiment éjecter notre « pseudo » guide… Au loin, on peut apercevoir tout le chemin qu’il nous reste à parcourir. Pas simple… <o:p></o:p>

    Alors on s’accroche, on continue, on sut… La dernière côte fut fatale, après presque 5hr de marche, celle-ci nous a coupé les pattes !!<o:p></o:p>

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    De temps à autre, je m’écarte de mes amis randonneurs. Juste l’envie de me défouler un bon coup, une envie de surpassement. Mais aussi une envie d’être seul, de me perdre dans mes pensées, de penser à rien. Juste marcher, regarder, profiter…<o:p></o:p>

    Je ne fais qu’un seul constat de  ces moments… Qu’est ce que je me sens bien ici, dans ce pays, avec toutes ces facettes, quelles soient bonnes ou mauvaises. Un pays hors du commun, impressionnant par sa diversité !!<o:p></o:p>

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    Arrivé en haut du col, la brume, la fraîcheur, un changement de climat radical. Impressionnant. Et pourtant, comme à l’accoutumé, la vie continue même ici, dans cette endroit reculé. Un marché improvisé s’est implanté là. Sûrement pour offrir aux marcheurs de quoi se restaurer ou se rafraîchir… Et puis, en haut, la délivrance. Une grosse bouffée de vert, le parc de la visite. Seul parc protégé d’Haïti, avec son immense forêt de pins. Sûrement la dernière…<o:p></o:p>

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    On continue notre route, sur un sentier plat, très agréable bordé de champs et de pins. Tout est calme. Les gens se font de plus en plus rare.<o:p></o:p>

    Quand vient la faim… Impossible de s’arrêter sur le bord de la route. On risquerait d’appâter divers charognards (excusez moi pour ce terme…) qui ne seraient parti qu’en échange de quelques choses à se mettre sous la dent.<o:p></o:p>

    Motivé, on entre, hors chemin, dans cette forêt. Juste pour trouver un endroit propice à un bon repas au calme, au vert…<o:p></o:p>

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    La pause fut longue et bien mérité !! Allongé dans les épines de pins, on s’englouti un bon p’tit pique nique. Chaque bruit sur la route, nous fait baisser le ton de nos voix. L’astuce est simple, ne pas se faire repérer pour continuer cet agréable moment…<o:p></o:p>

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    Et c’est reparti !! Les jambes commencent à crier « au secours !!! », envie d’arriver à Seguin malgré ce paysage vraiment agréable et hors du commun où le pays ne compte que 2% d’arbres !! <o:p></o:p>

    On y voit des fleurs, l’air est pure, les passants sont rares, le vert est là. Et la marche est tout simplement un vrai moment de calme…<o:p></o:p>

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    Une légère installation d’eau potable nous fait dire que nous arrivons.<o:p></o:p>

    En effet, quelques mètre plus loin, de nombreuses maisons sont parsemées dans cette plaines rocheuses. On se croirait dans l’arrière pays de la provence. Le village est complètement explosé.<o:p></o:p>

    On demande notre chemin… C’est là, juste à droite. La ferme de Winnie. Ne vous détrompez pas, il n’y a pas d’ours en Haïti…<o:p></o:p>

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    La ferme accueil les marcheurs, pour la plupart blancs… On peut y dormir soit sous tente, soit en chambre. On choisit l’option la moins onéreuse… Et nous voilà avec une tente chacun, les employés s’activent pour les équiper de gros matelas et de duvet bien rembourrés !! Oui l’humidité et la fraîcheur est de mise dans les mornes !!!<o:p></o:p>

    Et puis, on est tout de même accueilli par un (autre ?!?!) repas !! C’est pas de refus…<o:p></o:p>

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    On passe donc le reste de l’après midi, d’une part à soulager nos guiboles et d’autre part à continuer, finir, recommencer, commencer de nombreuses discussions… La nuit tombe, la bougie allumé, on continue… <o:p></o:p>

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    Le repas, une soupe chaude, un vrai régal… Et nous repartons autour de notre table, à la fraîche, avec un verre de rhum pour nous tenir chaud…<o:p></o:p>

    On ne fait pas de folie, et à 9hr, on est au lit… Confortable. Frais mais très confort !!<o:p></o:p>

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    Levé 6h30 ! Tous trop bien dormi et « bien » reposé. Un p’tit dèj’. On laisse nos sacs, pour une pré-ballade d’échauffement, histoire d’aller voir LA cascade de Seguin. Cascade que l’on aura pas vu…<o:p></o:p>

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    Les sacs sur le dos, on reprend notre route !! Bon pas facile de trouver la route qui nous fera descendre de l’autre côté de cette péninsule, puisque de nombreux petits sentiers se croisent et se décroisent au fur et à mesure que nos pas arpentent ceux-ci…<o:p></o:p>

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    Une fois arrivée, tout va bien, il n’y a plus qu’à descendre tout droit !!!<o:p></o:p>

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    La descente fut des plus horrible !!!! Le chemin, ça va. L’ambiance, ça va. La fatigue, ça va. Mais par contre, les haïtiens croisés sur le chemin : horrible.<o:p></o:p>

    ”Bay mwen yon ti kob !”<o:p></o:p>

    Alors nous chantions, sur l'air de la compagnie créole... « Bay mwen yon ti bo, de ti bo, twoa ti bo, doudou...”<o:p></o:p>

    “Bay mwen yon bagay !”<o:p></o:p>

    “ Eh blan !!! Ou pa bay anyen??? »<o:p></o:p>

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    Bref, plus de 7hr de sollicitation constante !!!! Et un ras-le-bol général !!!<o:p></o:p>

    Alors je tiens déjà à m’excuser auprès de tous les haïtiens qui ont du subir mon caractère de merde. Et je tiens à leurs dire aussi : « Arrêtezzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz !!!! ça nous saoul !!!! »<o:p></o:p>

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    Les dernier moment ont été durs !!! La route ne se terminait pas. On voyait au loin notre point de chute, mais ce décor ne se rapprochait pas… Un problème ?? Non, seulement la route en zig-zag faussait tout l’espace entre nous et la mer…<o:p></o:p>

    Alors on a pris notre mal en patience et continué cette interminable descente…<o:p></o:p>

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    Je n’avais qu’un but, un défi… Celui d’arriver à Marigot. Pas s’arrêter avant, ne pas laisser tomber. Même si l’envie m’a traversé l’esprit à plusieurs reprises. Non, je voulais simplement arrivé au bout et faire TOUTE la rando !!<o:p></o:p>

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    Nous arrivons, des villages se dessinent, la route est moins incliné, la population commence à se faire voir et l’odeur de la mer approche…<o:p></o:p>

    Anne Sophie m’indique un panneau « Caisse de Crédit de Marigot »<o:p></o:p>

    Ça y est !!! Nous y sommes !!! On peut donc prendre un tap-tap pour rejoindre Cayes-Jacmel.<o:p></o:p>

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    Dans ce gros camion, serré entre les haïtiens, la tête dehors, je repense à cette rando, à ce bref moment de liberté, en regardant la mer que nous longeons. Et la satisfaction d’avoir atteint mon p’tit défi perso…<o:p></o:p>

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    Arrivé à Cayes Jacmel, il nous reste qu’une étape… LA côte fatale pour monter à la maison qu’un ami nous a prêté…<o:p></o:p>

    Il est 17hr et le jour commence à se couché.<o:p></o:p>

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    Ce n’est pas sans mal que nous avons gravit ce petit morne. Les jambes tirent, les mollets se contractent, les chevilles sont en mousses. Bref, la fatigue nous rattrape…<o:p></o:p>

    Mais nous voilà sur cette magnifique terrasse, armé d’une bière bien fraîche, assis sur des dodines. Juste se laisser bercé et savourer cette rando (tout autant que la bière…).<o:p></o:p>

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    La soirée fut bien sympathique, avec un p’tit poisson gros sel préparé par Mari thé !! Trop de bonheur !!<o:p></o:p>

    On a pas trop traîné… Quoique, laissé emporter par de longues discussions, quelques bières et quelques flasque de rhum, l’appel du lit s’est fait entendre…<o:p></o:p>

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    Le matin, comme à l’accoutumé dans cette maison, un véritable bonheur !!! Le p’tit dèj, café, jus frais, pain chaud, face à la mer qui s’étend de gauche à droite. Tout simplement trop bon !!!<o:p></o:p>

    Après une brève préparation, nous revoilà reparti. Mais pour voir la mer cette fois-ci. Nos corps crient encore de la veille. Les pas se font dans la douleur, les muscles ne suivent plus… Après tout, on a tout notre temps…<o:p></o:p>

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    On est lundi, dans la mer et on ne peut s’empêcher de penser à nos amis, à nos collègues qui ont repris, ce matin, le chemin du travail. Pendant que nous profitons agréablement d’une matinée soleil/mer/plage.<o:p></o:p>

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    La suite est simple… Zocolé devait venir nous chercher. Mais à pris un gros retard. Alors on se décide de commander notre repas. Ce sera poisson et lambi…<o:p></o:p>

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    Zocolé arrivera durant le repas (mais oui, nous avions pensé à lui commander une belle assiette). Et nous revoilà partit en direction de PAP…<o:p></o:p>

    Bye, Bye Jacmel et à moi la route de l’amitié !!!<o:p></o:p>

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    Petite anecdote… Sur la route, nous voulions des ti malice (toute petite banane), des chadecs et des avocats. C’est tellement moins cher en province…<o:p></o:p>

    Et la négociation avec Zocolé a été un vrai moment de plaisir. Même haïtien, il est pire qu’un rat avec ces propres frères. Quand une dame est arrivée, ti malice à la main pour proposer son prix :<o:p></o:p>

    -         200 gourdes, dit-elle<o:p></o:p>

    -         Et Zocolé réponds : bouch la ki pa tranblé ???<o:p></o:p>

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    Et encore une expression, comme je les aimes « bouch la ki pa tranblé » !!! Génial !!! Cela veut simplement dire « T’as pas la bouche qui tremble ? » Sous entendu : t’as pas honte de me dire un prix pareil !!!<o:p></o:p>

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    Amis lecteurs, à bientôt !!<o:p></o:p>

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