• UN WEEK END A AQUIN…

     Avril 2009

     

    Nous partons, Lucie (Alias “Grand Chef”), Elise et moi un samedi matin de novembre aux alentours de 7h30. Comme d’habitude le temps est avec nous, comme d’habitude nous partirons en retard… Et oui, le Grand Chef ne connaît pas les levés prématurés et préfère se pavaner sur son matelas en plume d’oie et se laisser bercer par les bras de Morphée.

     

    Pendant ce temps, nous attendons… on s’affaire à nos occupations avant de voir débarquer Lucie. Avec son air matinal : yeux collés, le teint frais et le sourire jusqu’au oreilles (qui sont étranges, cela dit en passant… elle bouge à longueur de journée…). Le temps d’un café histoire de re-re-re-re-refaire connaissance. Ce qui est rigolo avec le Grand Chef c’est que chaque jour est différents et chaque histoire est étonnamment drôle. Ses mimiques, sa voix, ses rencontres. Bref un condensé de bonne humeur !

     

    Aujourd’hui, elle nous réserve une surprise… Non, nous ne partirons pas avec sa Land Cruser habituelle. Qui certes, passe partout mais avec des conséquences dramatiques : des maux de tête dû au doux bruit du moteur et au remue-méninge, une douleur au postérieur qui rend toujours la fin des voyages insurmontables…

     

    Nous nous arrêtons donc dans ce lieu étrange où le Grand Chef opère. Au doux nom de Martissant, cette zone n’est pas des plus fréquentable puisque les gangs continuent à sévirent et qu’il reste l’un des quartiers les plus pauvre de cette chère Capitale.

    Mais son projet de parc nous a toujours intéressé, voire même interloqué… surtout dans cette zone où la misère est omniprésente.

    Lorsque nous entrons dans son Royaume, le lieu est véritablement à couper le souffle !!! De la verdure à perte de vue (ce qui est rare ici de nos jours), le calme est déroutant (ce qui est encore plus rare !) et l’atmosphère apaisant (ce qui est incompréhensible à Port-au-Prince).

    La route qui y mène donne un léger aperçu de l’endroit : une petite route en lacet, le long d’un morne, avec comme vue, la baie de Port-au-Prince. Spectaculaire !

    Nous profitons rapidement du cadre, en espérant y revenir plus longuement…, avant de monter dans le tout nouveau carrosse acheter pour son projet. Magnifique !

    Une voiture qui ne demande manger le bitume, armé d’une cabine à toute épreuve sonore, de la climatisation et d’un klaxon qui nous fait beaucoup rire.

     

    Le départ est lancé. Nous quittons rapidement Port-au-Prince pour Fontamara, un quartier au petites maisons biens modestes, pour rejoindre Carrefour (mais non, pas le centre commercial…) et retrouver la route du sud.

    Le tracé est un vrai plaisir, un bitume jamais vu ailleurs.

    On monte les mornes pour les redescendre. Le paysage autour n’est que mornes parsemés de quelques arbres et d’un peu de verdure, un gigantesque champs d’organisation anarchique. Des petits, des grands, des fins, des élancés, … Bref de quoi faire plaisir aux yeux.

    En haut d’un morne nous apercevons la crique de Petit Goâve. Gigantesque, paradisiaque ! A vous couper le souffle !

    Et la route continue. L’asphalte est neuf, comme si il avait été tout juste refait pour le passage du grand chef.

    De temps en temps, quelques endroits moins faciles. Une déviation due aux inondations des cyclones, nous oblige à emprunter une route en construction. Les bulldozers, les grues et les camions sont en pleines activités, un vrai balai. C’est vraiment plaisant et impensable de voir ceci dans ce pays où les choses se font lentement et sans aucune organisation. Nous profitons donc du spectacle.

     

    Sur le bord de la route, un étrange personnage. Assis, son gilet orange en guise de repère. Le seul problème, c’est qu’il a un sifflet greffé dans la bouche et ne contrôle plus ses gestes.

    C’est donc tout énervé, en s’essoufflant dans son sifflet avec pleins de grands gestes des mains et des bras qu’il essai de nous expliquer… quoi, on ne le saura malheureusement jamais…

    Nous regardons tout de même cet étrange personne, venant sûrement d’un autre monde, avec le sourire en coin, prêts à éclater de rire !

     

    2h30 plus tard, et toujours dans la bonne humeur, nous atteignons Aquin. C’est petite ville sur la Côte Sud où un volontaire, a installé son nid…

    Julien, donc, nous accueille chaleureusement chez lui, dans sa petite maison rose bonbon. On découvre, on visite. C’est assez étrange, tout en longueur, mais agréable.

    Nous prenons nos quartiers avant de se pavaner sur le canapé sirotant une bière bien fraîche. « C’est sympa chez toi ».

     

    Nous nous armons de patience par de nombreuses discussions sérieuses ou non… Ce qui nous amène rapidement à une 2ème bière. Celle qui fera venir la nourriture…

    Une chose est sur c’est que l’on a bien fait d’attendre !! Au menu : Poissons (2/3 sortes différentes), avocat, frites, salades, pickles (chous et carottes) et bananes pesées.

    Le tout arrosé d’une petit jus de goyave. Que du bonheur. On avale nos assiettes aussi rapidement que la première bière…

     

    La suite du programme, en se disant que la vie en Haïti est particulièrement dure, serait d’aller à la plage…

    Préparation, embarquement, démarrage et départ…

    Ça pour la plage on ne traîne jamais trop.

     

    Après quelques instants de route, une plage des Caraïbes, une vraie !! le sable, les cocotiers, l’eau transparente. Que du bonheur !!!

    La mise à l’eau est immédiate, l’avantage ici c’est la rapidité d’acclimatation à la mer. Il n’y a aucune hésitation à avoir !!

    Le temps dure, on se laisse aller, on profite, on se relaxe de toute la route que l’on vient de faire (excuse…).

    Et  puis, comme toute bonne chose ont une fin, on repars pour une bonne douche et… une bière toujours aussi fraîche, quoique…

    Une discussion sur la galerie, nous aide à passer le temps et à retrouver l’appétit. Ici, c’est assez impressionnant la sensation de manger tout le temps !! sûrement parce que le temps passe à une vitesse !

    Et nous décollons pour un p’tit resto sur la place du village. L’ambiance à l’Haïtienne (sonorisation aussi grande que les mur et le son à vous faire décoller les tympans…) on se pose. Au menu : homard, langoustes, lambis ou poisson.

    Repas, fantastique !!! jamais mangé un poisson aussi bon (oui, y’avait plus de homard…). Nous rentrons tôt, peut-être du à une surconsommation d’alcool…

     

    Ceci étant, en rentrant, on se ressert une petite bière avant de retrouver nos chambrées respectives…

    On se lève bien tardivement, pour un déjeuner royal avant de se faire une petite ballade au-dessus, sur les mornes. Juste le temps de contempler la mer qui s’offre à nous, marcher pour remarcher et revenir.

    Et puis, il est temps, non pas de partir mais d’aller à la plage… le temps est un peu couvert mais la tentation est bien plus forte !!

    C’est la pluie qui nous contraint à partir. Le temps d’avaler une noix de coco et le départ s’annonce !

     

    On se retrouve donc dans cette maison rose bonbon pour… manger biensûr !! C’est poisson boucané aujourd’hui. Un vrai régal !!!

    On profite du repas, d’un bon café, avant de se dire au revoir et prendre la  route…

     

    La route a été une fois de plus très appréciable !! un peu plus calme qu’à l’aller, mais égayé par de nombreuses discussions sérieuses ou non…

    Et nous revoilà chez nous, fatigué mais vraiment heureux de ce petit week end loin de Port-au-Prince !

     

     


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