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    ON COMMENCE LA VIE EN APPRENANT DES PROBLEMES POUR ENSUITE LES VIVRES…<o:p></o:p>

    (Gad Elmaleh)<o:p></o:p>

    Mars 2010<o:p></o:p>

    Nous sommes en mars 2010, nous prenons la route, mon acolyte et moi pour une visite de terrain du grand sud. Tout se déroule au mieux. De ville en ville, de réunion en réunion, nous parcourons les routes d’Haïti. Pour terminer à Port Salut, une petite bourgade du sud très sympathique où nous trouvons refuge dans un hôtel à deux pas de la mer. L’endroit idéale pour se reposer et souffler, le temps d’une nuit. Ce périple durera 3 jours…<o:p></o:p>

    Au retour, nous décidons d’acheter des mâts, qui serviront à y mettre les drapeaux. Après une installation archaïque sur le toit de la voiture,  nous revoilà parti. <o:p></o:p>

    Arrivée à PAP des blocus, toujours des blocus. Je décide donc de passer par le bas de la ville. Zone à risque dit-on… On fera vite…<o:p></o:p>

    Mais plus loin, un nouveau blocus… On passe devant une scène qui vient juste de se produire, un règlement de compte. 3 personnes sur le carreau, tués par balle. La scène est flippante. Les flics sont là, armes aux poings, tout s’accélère, l’ambiance est lourde. On passe rapidement avant qu’il nous arrive des bricoles. Le sang monte, mais ce n’est pas le moment de perdre ces moyens. Pas envie de me prendre une balle perdue… Un coup de première pour dégager de ce climat tendu. Mes mains tremblent, le cœur bat à 100 à l’heure…<o:p></o:p>

    Toute cette précipitation pour se retrouver dans un blocus énorme. Au point mort, je guette de partout. Le climat ne me donne aucune confiance. Toujours avec nos perches sur le toit…<o:p></o:p>

    Détails important puisqu’un hummer, les 4x4 des GI américains, tentent de nous doubler en diagonale. Ces abrutis ont oublié qu’ils avaient de grandes antennes. Ils emportent avec eux les perches et les barres du toit de la voiture. Je sors de la bagnole furax, je leur aboie dessus avec mon anglais pitoyable. Mais je m’en fout !!! Pour qui ils se prennent ces amérlocs !!!! Enervé, tout rouge, je continue à les engueuler, pendant qu’Etienne ramasse les morceaux…<o:p></o:p>

    On rentre au camp, fatigué, avec la nuit tombante.<o:p></o:p>

    Je reprends l’écriture après un long moment… <o:p></o:p>

    Un long moment parce qu’un week end en amoureux… au môle saint Nicolas, sur la pointe nord ouest de l’île. Après 14hr de route, le passage d’une rivière à gué, quelques petites frayeur d’enlisement de nuit dans la boue, un chemin pas tracé, alors obligé de rouler sur le lit d’une rivière, toujours de nuit. Bref, nous n’y croyons plus… Mais nous arrivons à 9hr du soir…<o:p></o:p>

    Un bref week end, mais tellement ressourçant, ne pas penser au travail, sortir de ce terrain qui sert de lit et de bureau. Un week end au bord de la mer, tout simplement… Court mais intense ! Et le retour fut de même, plus court mais intense…<o:p></o:p>

    Angéline redescend avec moi à PAP pour accueillir sa mission de France. Pendant que moi j’accueil également ma mission et nos 9 volontaires civiques… Encore une idée complètement farfelu de notre cher président (l’absence de majuscule est voulu…).

    La mission des SGDF. Ils arrivent avec leurs grands sabots… Et avant cette arrivée, des reproches suite à un mail envoyé par un responsable Haïtien, qui depuis le séisme (je ne sais pas pourquoi, ça fait 1 an ½ que je ne l’entends pas… Oui, le séisme fait ressortir le pire des hommes !!!) m’a pris en grippe et ne cesse de me mettre les bâton dans les roues…<o:p></o:p>

    Apparemment son mail était assassin !!! Je l’ai encore en travers de la gorge. Et la franchise de mon cher boss en France fait que je ne suis pas au courant de tous les éléments… Mais je sais de source d’ami, qu’il a été vraiment fort dans ces propos. Et voilà que les reproches de mon boss me tombent sur la gueule… ça va faire 2 ans que je suis là et à aucun moment il ne s’est intéressé à ma mission, qu’il ne sait pas comment je travaille… Bref… ça m’a juste énervé quelques jours ! Mais quelques jours de trop !<o:p></o:p>

    Leur arrivée (mon boss et une autre personnel, spécialiste de montage de projet) arrivent donc… Et à aucun moment, ils m’ont inclus dans l’approche de montage de projet. J’ai du faire valoir mes compétences dans ce domaine pour qu’enfin, je sois « l’assistant », soit mettre punaiser des papiers sur un tableau. Légèrement vexant…<o:p></o:p>

    Alors je décroche, j’arrête et je les laisse faire. <o:p></o:p>

    Conclusion, tous les réels problèmes que nous avons vis-à-vis de notre positionnement en tant que volontaires n’ont pas été résolus, du fait de la grande gueule de mon boss et de son amitié avec mon « ennemi »… Merci !!!<o:p></o:p>

    Idem, j’essaie d’entamer une discussion constructive concernant le prochain volontaire (qui au passage a déjà passé 3 semaines ici). L’objectif : voir ces forces et faiblesses et mettre en place un accompagnement et une méthode adapter. Conclusion, quand j’aborde ces faiblesses. La seule réponse que j’ai, c’est « mais toi aussi tu as des défauts, toi aussi parfois tu n’écoutes pas et tu es fonceurs ». Voilà… Comment avoir une discussion constructive. Je sais que j’ai des défauts, mais je ne parle pas de ça. <o:p></o:p>

    Tous ces éléments me font tourner la tête et m’éloigne de plus en plus de mon travail, de ma raison d’être ici, des projets en cours. Je suis démoralisé, plus du tout motivé. Je me retrouve d’un coup éliminé, mis sur la touche. Aucune considération, aucune implication. Merci ! ça fait plaisir après avoir passé 2 ans à travailler dure…<o:p></o:p>

    Bref, des conflits d’intérêt personnel et collectif. Le traumatisme du séisme ? l’appât de l’argent ? Je n’en sais rien, mais la situation est extrêmement compliqué, voir ingérable… Alors je m’occupe, je me repose…<o:p></o:p>

    Entre temps, je travaille sur les activités des volontaires civiques et je soutien Etienne, l’autre volontaire des scouts, dans l’organisation du déplacement de 2 camps de déplacés. Sinon, je meuble mes journées en commençant à travailler de loin sur le gros plan d’action des scouts pour les 5 prochaines années. Beaucoup de travail très intéressant, mais sous peu je devrais décroché tout ça pour m’occuper exclusivement de toutes les activités entamés avant le séisme. <o:p></o:p>

    Pour la suite, du fait de tout ces « tracas », j’ai annoncé officiellement que je ne renouvellerais pas mon contrat pour 1 ou 2 mois. Donc la fin de mon contrat est le 20 mai. Angéline terminant le 30, elle va prendra une semaine de vacances et nous partons faire une rando. Toute la pointe sud ouest. Ça promet d’être vraiment sympa !!<o:p></o:p>

    Et un autre projet (oui, on se raccroche à ça, du fait que tout ne se passe pas bien dans nos missions respectifs), on part le 3 juin pour la Bolivie et retour le 15 juillet par le Pérou.<o:p></o:p>

    Quand à la suite… Après avoir tous les 2 postulés pour une annonce aux Philippines, où 5 postes s’ouvrent, nous avons reçu une réponse favorable. Il faut que nous envoyons une lettre de positionnement pour un poste, la suite de la procédure sera un entretien par skype. Et si tout se passe bien départ fin août/septembre.<o:p></o:p>

    Affaire à suivre…<o:p></o:p>

    Et si on a rien, les projets fusent !!!

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