• EN COURS DE REECRITURE (01/11/12)...

    Avril 2011

    INTRODUCTION

    Partir... Qui n'a pas, au cours de sa jeunesse, rêvé de partir ? Partir par choix ou par nécessité, par désir d'autonomie ou pour assurer sa subsistance, pour étudier ou pour les raisons du cœur... Le paysage de nos campagnes et de nos villes est teinté par ces migrations internes, plus perceptibles à certaines époques qu'à d'autres, le plus souvent le fait des jeunes.

     

    Partir faire de l’humanitaire ? Comment faire un projet de développement qui soit respectueux de chacun ? Ethique personnelle ? Comment faire pour bien faire ? Pourquoi partir faire de l’humanitaire en Afrique, en Amérique du Sud ou en Asie ? Comment faire un projet intéressant ? Quel espoir pour le monde de demain ? Comment garder espoir ?

     

     

    QUE POUVONS-NOUS FAIRE ?

    Avant de vouloir partir, réfléchissez bien à toutes ces propositions…

    Chacun peut participerà sa manière et à son échelle et pas forcément en partant !

     

    * Agir sur les politiques de nos gouvernements, en participant à des actions citoyennes. Les choix politiques et économiques des gouvernements ou des organismes internationaux ne sont pas toujours bénéfiques aux peuples. Il faut le dire et agir pour que cela change ; des campagnes de pression peuvent peser sur les orientations politiques. Agir aussi pour que soit augmentée et mieux orientée l'aide au développement.

     

    * Soutenir des projets de développement, en partenariat avec des organisations qui agissent dans ce domaine. Pour construire une solidarité de peuple à peuple, pour travailler avec les associations locales, en rejoignant des associations ou des organismes qui agissent déjà dans ce domaine. Ce qui évite les projets doublons et le manque de concertation !

     

    *Modifier nos modes de vie, nos choix de consommation ; acheter les produits du commerce équitable mais aussi les produits locaux qui évitent l'utilisation de carburants pour transporter notre nourriture, mettre des vêtements chauds au lieu de garder la fenêtre ouverte en hiver, économiser l'eau. L'accumulation de petits gestes peut changer bien des choses.

     

    * Aller sur place, dans les pays pauvres, pour connaître et comprendre les autres peuples, pour manifester une solidarité de proximité, sans trop s'illusionner sur l'efficacité de l'aide qu'on peut apporter. Et pour aussi témoigner au retour de ce que l'on a vu et compris.

     

    Pour la suite, je m’arrêterais simplement sur ce dernier point.

     

     

    PREPARER VOUS
    Partir dans un pays défavorisé pour aider, se sentir utile, défendre une cause, parler, découvrir... Nombre d’étudiants et de jeunes dévoilent une fibre altruiste et ressentent ce besoin, estimant qu’une mission dans un cadre humanitaire leur ouvrira de larges horizons et valorisera leur cursus. Mais partir n’est ni facile, ni anodin, et il est indispensable de se poser certaines questions avant d'entreprendre toute démarche :

    ·        Pourquoi partir ? Pour quelles raisons essentielles ressent-on le besoin de ce départ ?

    ·        Ne pourrait-on pas apporter son aide ici-même, en France, et de manière tout aussi efficace ?

    ·        N'y a-t-il pas confusion entre envie d'aider et besoin de se valoriser, à ses propres yeux ou face au regard des autres ?

    ·        Ou confusion entre envie de partir et besoin de s'évader ?

    ·        L'envie de partir ne cache-t-elle pas le besoin de fuir quelque chose... ou quelqu'un ?

    ·        Est-on sûr d'avoir les compétences nécessaires pour apporter une aide efficace ?

    ·        Est-on suffisamment informé et préparé pour un départ vraiment utile ?

    ·        Quelles sont les causes qui vous touchent le plus?

    ·        Qui est-ce que vous souhaitez aider plus particulièrement?

    ·        Connaissez-vous parfaitement la structure avec laquelle vous partez ? Le projet ? Les bailleurs ?

    ·        Quelles sont vos compétences, vos disponibilités, vos motivations véritables?

    ·        Quel genre de travail correspondrait le plus à votre personnalité?

    ·        Voulez-vous vraiment rester en France ou partir à l'étranger?

    Si vous arrivez à répondre à toutes ces questions, en étant honnête avec vous même… Alors, oui, peut être que vous pouvez partir.

     

    Ce genre de réflexion n'est jamais facile mais pourtant tellement indispensable !! Il faut chercher au fond, mieux comprendre et mieux se comprendre... Ca peut aller loin, comme pas du tout. Et il n'y a pas de mauvaise ou de bonne réponse...

     

    Un jour, voila ce qu’un jeune m’a dit : « J’essaie de mettre ça au clair avec moi-même, mais je trouve qu'il est difficile de s'expliquer pourquoi quelque chose nous attire ou nous donne envie de s'engager. Il y a bien l'envie de vivre quelque chose de fort, d'enrichissant, de partir en ayant envie de consacrer du temps et de l'énergie pour des gens en ayant besoin ou encore l'envie de vivre une aventure, avec des imprévus des difficultés et des moments inédits. Mais bon, quel jeune n'a pas ce genre d'envie? » 

    Et après ?? C’est dans ce sens qu’il faut aller plus loin dans sa réflexion personnel, de trouver des réponses à ses questions.

     

    Ce choix étant fait, reste alors à entrer en relation avec une association. Les associations et ONG ont en effet besoin de personnes motivées ayant un bagage professionnel, et qui soient immédiatement opérationnelles.

     

    Par contre, la méfiance dans ce domaine doit être de rigueur.
    Certains organismes opportunistes n'hésitent pas à faire payer une cotisation exorbitante aux volontaires souhaitant partir en mission durant leurs congés annuels, tout en laissant à leur charge les frais de visas et de billets d'avion et sans leur verser d'indemnités.
    Il peut être préférable, dans ces conditions, d'opter pour un voyage de type tourisme solidaire qui procurera un réel soutien à l'économie locale et à la population du pays visité et fera profiter le voyageur d'un séjour agréable, enrichissant et... plus économique !

     

    Beaucoup de personnes choisissent leurs destinations en fonction du pays. « Tiens j’irais bien en Afrique ou en Amérique Latine ? Je vais regarder ce qu’il y a comme opportunité là-bas… ». J’ai envie de dire, vous faites fausse route… Mais ça n’engage que moi… Oui on choisit sa destination de vacances, mais on ne l’a choisit pas forcément pour travailler… A mes yeux, le plus judicieux serait d’abord de choisir une structure. En fonction de ces valeurs, de ces activités, de son histoire, de sa raison d’être et dans quel pays ont-ils des projets. Cette structure doit être proche de vos convictions. Vous allez travailler pour eux, alors mieux vaut partir en connaissance de cause pour pouvoir partager les mêmes idées, les mêmes valeurs. Regardez ensuite les projets, comment s’articulent-ils ? Qui financent ? La composition des équipes ? La raison d’être de ce projet ? Le fonctionnement en général… Tout cela est crucial !

    Il faut avoir un minimum d'éthique, de raisonnement et de compréhension du domaine, du projet, de la structure et du partenaire local.

     

    Et pour finir vient le choix du pays. Eh oui, en dernière position… Un jour on m’a dit « plus je partirais loin, mieux ce sera »… Pourquoi ????

    Partir tout le monde sait le faire. Mais rester, travailler, s’épanouir dans un pays, c’est complètement différent !

    En fin de compte, après de longues discussions avec ce jeune, il m’a dit « Tu me fais remarquer (et j'en suis conscient) que l'important n'est pas la destination mais le projet qu'on y fait. »

     

    Oui, si vous partez sans connaître la structure et dans un projet qui ne correspond pas à vos idéaux. A quoi bon partir… Pour revenir quelques mois plus tard, déçu ?

     

    Une question… Vous vous verrez travailler sur un projet d’évangélisation au sein d’une secte sous prétexte que vous voulez aller au Ghana ??

    Si oui, vous avez rien compris…

     

     

    GARDEZ ça EN TÊTE

    Il faut aussi savoir une chose. On part avant tout pour soi, pas pour les autres. Vous allez vous dire que je suis fou : « N’importe quoi !!!! Je pars pour aider ceux qui en ont besoin. Moi je m’en fou, je veux aider ! »

    La claque va être d’autant plus dure pour accepter ce qui vous attend si vous vous dites ça…

     

    Oui on part pour soi, c’est aussi malheureusement un monde d’individualisme… On le fait comme tous les choix que l’on fait dans la vie, pour soi, pour se faire plaisir, par envie personnel. Ce n’est pas parce qu’on veut aider, que l’on souhaite partir, qu’on est différent des « autres ». Il ne faut pas se voiler la face, ça fait aussi partie de la réflexion au départ.

     

    Ils aiment voyager, pour le plaisir de l’aventure et de l’imprévu. Ils partent pour fuir quelque chose. Ils partent pour des idéaux. Ils partent pour « l’adrénaline » que pourrait procurer une action d’urgence. Ils partent parce qu’ils n’ont plus de repères chez eux. Ils partent jusque parce qu’ils sont un peu pommés…

     

    Mais on le fait tous parce qu’on a envie, qu’on en ressent le besoin, notre besoin. Et parfois quand vous arrivez sur place, vous vous dites : « Mais enfin… Ils n’ont pas besoin de moi, ils ont tout ici… Ils ne veulent pas de moi, qu’est ce que je vais faire ici ? »

    Et cela s’accentue dans le fait que vous allez beaucoup plus recevoir que donner. Gardez ça en tête également… Les  « autres » n’ont parfois pas besoin de vous. Ils ont leurs coutumes, leurs mode de vie, leurs habitudes, leurs fonctionnements, leur savoir-faire. Et vous avez beaucoup à apprendre de tout ça avant même d’être efficace. Alors pourquoi se lancer ? Pourquoi vouloir aider ? Me direz-vous. C’est un autre débat… Un prochain article ??

     

        « Le voyage est une espèce de porte par où l'on sort de la réalité comme pour pénétrer dans une réalité inexplorée qui semble un rêve »

     

    Il est indispensable d’approfondir sa réflexion. Bien connaître l'environnement, les contraintes et les difficultés dans la structure, le projet et le pays. Parce qu'en général, on connait les point positifs (quoique que, on est toujours surpris !!! y'en a tellement plus qu'on pourrait l'imaginer !!). Mais il y a aussi les difficultés et les contraintes auxquelles on ne pense jamais. Oui, omni bullé par l’envie de partir, cette envie d’aider, on se met alors à oublier tout le reste, tous les accotés. Qui sont loin d’être négligeable et qu’il faut prendre au sérieux. 

    La vie d'expatriée est bien, mais peut être parfois très très dure. Surtout si l’on n’est pas préparé… La distance, les pays, le projet, ne plus avoir de repères, s'éloigner de ses proches, voir et vivre des choses complètement décalées avec ce que l'on a l'habitude par rapport à notre culture et mode de vie, vivre et travailler dans des conditions extrêmement difficile (guerre civile, kidnapping, agressions, couvre-feu, isolation, ...).

    Un exemple. Apres 3/4 mois après être arrive en Haïti, plus personne ne m'écrivais. Ni mes amis, ni ma famille. Rien du tout, pendant longtemps. Et ce que me disais ces personnes, c'est "Oui, on ne t’écrit pas parce que ce que l'on vit en France n'est rien par rapport a ce que tu vis. On a l'impression d'être ridicule à côté et du coup tu te fous de ce que l'on vit, de cette normalité de vie".

    Oui… ça peut aller loin… Et je ne suis pas le seul dans ce cas, à avoir ce type de réaction !! Etiez vous préparez à ça ? Y avez-vous pensez ?

     

    Se préparer à changer de culture, changer de mode de vie, de façon de penser. C'est aussi changer complètement de vie !! Il faut s'y préparer. Oui il y à le fait de partir, la motivation d'un bon projet dans un pays agréable (ou non…). Mais il y a beaucoup d'a côté qui ne sont vraiment pas facile. Notamment, ne pas avoir de chez soi quand on revient en France... Avoir le sentiment d'être toujours en vagabondage, ne pas avoir de repères, sont des choses importantes pour un bon équilibre.

     

    EN CONCLUSION

    Il faut être constamment prêt à s’adapter, chaque jour. Pour vivre au mieux cette expérience. Ouvrir les yeux et fermer la bouche. Apprendre, découvrir, être flexible, garder son calme, profiter, partager avec la population locale, comprendre…

    Mais il faut savoir que ce domaine est très professionnalisé. Tu ne peux pas partir comme ca. C'est long, le parcours est tumultueux et vraiment difficile... Il faut savoir de quoi tu parles et pourquoi tu veux partir.

     

    Voilà ce que m’a dit ce jeune à la fin… « Tout cela me fait réfléchir en profondeur (même si je j'y réfléchi vraiment tous les jours) et ça m'a aussi poussé à mettre au clair, par écrit mes objectifs, mes motivations, mes compétences et mes limites car il est vrai que même si je suis très motivé c'était un peu en pagaille dans ma tête. »

     

    Pour ce type de réflexion, il faut se poser, longtemps, seul, dans sa tête pour approfondir cette réflexion. C'est vraiment important ! Ca peut prendre un certain petit temps, mais il est nécessaire ! Il faut bien voir TOUS les aspects, allez plus loin dans la vision, les valeurs, les impacts positifs comme négatifs ! Fouiller encore et encore.

     

    Un tel projet se murit…

     

    Un grand merci à tes les jeunes qui sont venus faire leur projet en Haïti en été 2009 et principalement à Baptiste Delorge qui m’a inspiré à écrire cet article !

     

     

     

    Source :

    Expérience personnelle

    Formations de départ à l’étranger

     http://www.solidarites.info/partir-mission-humanitaire.php

    www.ritimo.fr


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